- couillonner
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• 1656; de couillon♦ Fam. Tromper, duper. Se faire couillonner. — P. p. adj. « pauvre papa, empoisonné par ses souvenirs de Verdun et une fois de plus couillonné » (J.-L. Bory).couillonnerv. tr. Fam. Tromper, gruger.⇒COUILLONNER, verbe trans.Tromper, duper, attraper. Vous trouvez que c'est drôle de s'apercevoir qu'on s'est fait couillonner toute sa vie? (SARTRE, Jeux sont faits, 1947, p. 62).— Emploi abs. Dire ou faire des couillonnades. Voyons! sacré nom de dieu! Ne couillonne pas, un peu de lyrisme, docteur! (FLAUB., Corresp., 1861, p. 276).Rem. On rencontre ds la docum. le part. passé substantivé couillonné. Les bafouillages d'un couillonné (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 215).Prononc. et Orth. :[
], (je) couillonne [
]. Cf. couillon. Étymol. et Hist. I. 1564 raisins couillonnez « qui a la forme d'un couillon » (RABELAIS, V, 33 ds HUG.). II. 1. 1855 couillonner intrans. « se montrer poltron » (FLAUB., Corresp., p. 193); 2. 1887 trans. « se moquer de quelqu'un, l'abuser » (HOGIER-GRISON, Hommes de proie, Le Monde où l'on flibuste, p. 926). 3. 1675 coïonner « traiter quelqu'un en coïon » (WIDERHOLD, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr. ds FEW t. 2, p. 890 b); 1690 coyonner (FUR.), encore ds Lar. 20e avec renvoi à couillonner. I dér. de couillon, suff. -é. II dér. de couillon, coïon, dés. -er. Fréq. abs. littér. Couillonné : 4. Bbg. GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. lexicol. 1970, t. 16, p. 70.
couillonner [kujɔne] v. tr.ÉTYM. 1656; de couillon.❖♦ Tromper, duper. || Se faire couillonner. — Au p. p. :0 (…) pauvre papa, empoisonné par ses souvenirs de Verdun et une fois de plus couillonné, une fois de plus impuissant, grinçant des dents (…)Jean-Louis Bory, Ma moitié d'orange, p. 108.♦ N. || Un couillonné, une couillonnée. || « Les bafouillages d'un couillonné » (Queneau, Pierrot mon ami, p. 316). || « dix pages sur Jeanne Moreau sont là pour faire rêver des femmes qui ne joueront jamais qu'un seul rôle, celui de la couillonnée. » (Charlie-Hebdo, 12 janv. 1978, p. 15).
Encyclopédie Universelle. 2012.